Note : 13/20
Duke Nukem Forever (DK4ever pour les intimes) a germé en 1997 après le très bon Duke 3D sorti en 1996 et suite à de moultes péripéties (changements de moteurs graphique,reboots ,fermeture de 3DRealms), sortant enfin en... 2011
Qu'est ce qu'on peut retenir du plus gros vaporware de l'histoire du jeu vidéo?
Duke est le type même du personnage de jeu vidéo que l'on pouvait jouer dans le début des années 90.
Un mec badass a la coupe en brosse dont les muscles saillants ressortent du débardeur rouge moulant.
Maintenant ce bon vieux Duke reprend du service après 15 ans d'absence et on peut dire qu'il a sacrément mal vieilli.
Les FPS de guerre moderne et leurs personnages prétentieux et manichéens sont passés par la.
Du coup dans ce DNF, ce bon vieux Duke donne l'impression d'être sur un créneau qui ne lui convient plus, cet aspect kitch et rétro le met aux antipodes des personnages de FPS modernes.
Duke Nukem c'est avant tout un scénario inexistant, des aliens vraiment pas beaux débarquent sur Terre pour kidnapper les gonzesses du Duke.
Et le décor est planté : des gros flingues, des babes et des extraterrestres, tout tourne autour de cela.
DNF reprend donc ce qui a fait le succès de la série et on trépigne de joie en retrouvant nos amis les porcoflics en se faisant l'idée de se faire quelques côtes de porc. L'humour gras de la série est toujours présent et on tire la larmichette avec les fameuses répliques cultes de sir Jon St John (Daniel Beretta pour la VF).
Les babes finissent d'assurer le show dans un jeu qui,évidemment, transpire la testostérone bien couillue.
Ce côté machiste et beauf assumé faisant ainsi la marque de fabrique de la série.
Pour le gameplay c'est de l'archi classique, on straffe,on blaste ce qui nous vient dessus, c'est du old school comme dise les jeunes. On peut interargir avec de nombreux objets de l'environnement, assez hétéroclites d'ailleurs (qui n'a pas tenté de mettre un rat au micro-ondes) ce qui fait monter notre barre d'ego,( oui, ce n'est pas la vie de Chuc.. euh Duke qui est touchée mais son ego) barre qui descend assez vite à mon goût quand on est touché (et qui met du temps à remonter cela va de soi). On retrouve les stéroides pour devenir une vraie machine a baffes, et les bières pour encaisser plus facilement les dégâts.
D'ailleurs ces éléments sont représentés à l'écran par un filtre assez dégueulasse mais on s'en accommode bien vite.
On alterne les phases de shoot avec des phases en véhicule assez redondantes de part leur maniabilité et leur interêt ainsi que des phases ou notre héros est réduit à la taille d'une figurine, évoluant ainsi comme un jouet animé tout droit sorti de Toy Story.
Pour le bestiaire du jeu on est en terrain connu et dès le début on retrouve notre vieil ami le cycloïde. Malheureusement les boss du jeu n'opposent pas de réel challenge et il faudra surtout posséder l'arme adéquat( le lance roquettes le plus souvent)pour s'en défaire.
Et en n'oubliant pas, bien sur, les babes ou un niveau leur est entièrement dédié (les spammeurs de la barre espace d'antan seront aux anges).
La campagne solo se terminant assez vite, comptez environ 7-8h pour les pressés et un peu plus pour ceux (comprenez les fans) qui veulent y faire toutes les interactions possibles du jeu ainsi que les succès Steam.
La bande sonore se fait un peu trop discrète et les doublages français (hormis notre Daniel "Schwarzy" Beretta national) sont plutôt miteux.
Hélas, ces 15 années de développement pèsent lourd dans la balance pour les aspects techniques et graphiques du jeu :
Le level design d'un autre âge associé a la linéarité plus que crispante du jeu finira par achever les moins téméraires.
Les niveaux sont entrecoupés en parties qui nuisent au rythme du jeu, sans compter les temps de chargement plutôt longuets sur consoles a chaque changement de niveau ou a chaque mort.
Associez a ça une IA à la ramasse et un port d'armes limité a seulement deux exemplaires et vous obtenez les principaux défauts de ce Duke Nukem Forever.
Certains arriveront a passer outre ces défauts rebutants et apprécieront un jeu ne se prenant jamais au sérieux, ou les références vidéoludiques sont légions ou l'humour gras et vulgaire est l'essence même de ce jeu, un jeu de série B pastiche avec un héros kitch et caricatural.
Les autres n'y verront qu'un banal FPS moyen, mou et mal fini dont l'humour ne peut sauver le jeu du naufrage.
HAIL TO THE KING BABY !